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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 21:38

le PNDS (protocole national de diagnostique et de soins) est enfin validé et vous pouvez le consulter sur le site de la HAS (Haute Autorité de Santé)

Il a été rédigé par le Professeur Pierre Sarda et son équipe du CHU de Montpellier en collaboration avec tous les services hospitaliers concernés en France.

Il permet au médecin traitant confronté à un enfant ou un adulte présentant des troubles évocateurs de la microdélétion 22q11 de mettre en place le suivi de ce patient en collaboration avec les services hospitaliers spécialisés.

C'est de toute évidence une avancée majeure, pour une prise en charge efficiente de tous les porteurs de cette délétion.

Sur le site du réseau VADLR vous trouverez le lien pour accéder directement à ce PNDS,

Bravo au Professeur Sarda qui travaille sur ce syndrome génétique depuis de nombreuses années

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25 novembre 2014 2 25 /11 /novembre /2014 11:23

Je remercie vivement Véronique pour son commentaire de l'article précédent,

Son phoniatre corrobore parfaitement ce que j'explique dans cet article, à savoir que toute intervention chirurgicale buccale sur un enfant Di-George doit être précédée d'un scanner ou d'un IRM afin de vérifier la position des artères carotides, et que par ailleurs, tous les ORL ne connaissent pas cette particularité, et donc, que les parents doivent être particulièrement vigilants.

Pour aller un peu plus loin, il faut préciser que la tête est alimentée par plusieurs carotides qui alimentent les différents organes (oreilles,yeux,cerveau,etc), et donc ces vaisseaux sanguins sont présents derrière les parois latérales de la cavité buccale mais également à l'arrière de cette cavité et donc quelque soit le type d'intervention proposée (flaps latéraux ou lambeau arrière) le risque de perforer ces vaisseaux existe.

Le chirurgien ne peut donc intervenir qu'avec beaucoup de prudence et de précautions.

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6 novembre 2014 4 06 /11 /novembre /2014 21:21

Ce Blog constitue un complément au site de l’Association Créaf22.net,

Je l’ai créé en juin 2007 pour palier l’insuffisance des informations mises à la disposition des familles sur le Web,

Depuis le site de l’Association rassemble les recommandations des professionnels de santé et des chercheurs travaillant sur le syndrome de la micro délétion 22q11.2,

Je continue de l’alimenter avec les articles et les comptes rendus des spécialistes que je glane au fil des jours et des années.

Et de fait le Blog de Di-George change en peu d’objectif, puisque c’est, aujourd’hui pour moi, l’occasion de m’exprimer personnellement et de faire la synthèse entre les recommandations décrites sur le site « creaf22.net » et l’expérience de terrain que j’ai acquise au fil de mes rencontres avec les familles et leurs enfants touchés par ce syndrome.

Et je voudrais revenir ce soir sur un événement douloureux que j’ai vécu il y a quelques temps et le rapprocher justement des recommandations faites par le Docteur Leuchter à Genève lors de la réunion du 4 octobre 2014 avec l’Association Connect22 et les services du Professeur Stephan Eliez, recommandations que vous trouverez sur le site « creaf22.net » dans la rubrique téléchargement.

Un soir donc, une maman très affectée me téléphone pour m’expliquer que sa petite fille vient d’être opérée à Chambéry des végétations, que les services de soins où elle était hospitalisée lui ont rendu sa fille le soir même comme c’est l’usage, qu’elle a rappelé ces services de soins le soir même pour expliquer que sa fille saignait et qu’on lui a répondu que c’était normal…

Seulement le lendemain la petite fille était décédée….Horreur complète,

Comment peut-on décéder d’une opération, dite bénigne, des végétations ?

Eh bien, le docteur nous donne la réponse dans son exposé, les artères carotides de nos enfants ont quelquefois des trajets aberrants, comme d’autres vaisseaux sanguins d’ailleurs pour la plupart des enfants touchés par le syndrome ,

Et dans le cas des artères carotides, elles passent trop près de la paroi buccale et donc risquent d’être endommagées lors d’une intervention chirurgicale de routine faite sans précautions particulières.

En fait le docteur Leuchter nous précise bien qu’avant toute intervention dans la cavité buccale de nos enfants il faut, au préalable, faire un scanner de la zone d’intervention afin de s’assurer de la position exacte des vaisseaux sanguins et prendre toutes les précautions nécessaires.

Manifestement, le chirurgien qui avait opéré cette petite fille n’avait pas pris cette précaution alors qu’il savait que sa patiente était atteinte du syndrome, erreur médicale qui malheureusement ne fera pas revivre cette enfant et qu’il faut à tout prix éviter.

En conclusion, si votre enfant doit subir une intervention de cette nature, assurer vous que tous les examens préalables ont été faits, et ne vous contentez surtout pas des affirmations, un peu trop légères, qu’on est susceptible de vous donner.

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 20:54

En consultant la liste des requêtes postées par les internautes, requêtes qui les ont amenées sur le Blog, je m’aperçois que certaines personnes recherchent des services spécialisés dans la prise en charge du syndrome de Di George appelé encore microdélétion 22q11.

Et cela me renvoie à la dernière contribution sur le forum de notre site : creaf22.net.

Cette publication émane d’une maman nous disant qu’elle vient d’apprendre que sa fille 4ans et demi est atteinte du syndrome alors que des anomalies graves faisant partie du tableau clinique fréquemment rencontré dans le 22q11 avaient été décelées sur l’enfant par échographie dès le 6ème mois de grossesse,

Pire, alors que l'enfant, dès sa naissance était en détresse physiologique grave, aucune investigation n'a été faite par le personnel de la clinique où a eu lieu l'accouchement puis le suivi du bébé,

Il a fallu que les parents eux mêmes prennent l'initiative de consulter les services compétents du CHU le plus proche.

Cela met en lumière le manque flagrant d’attention, sinon de compétence dont sont capable de faire preuve certains professionnels, et ce n’est malheureusement pas la première fois que cela arrive.

Et il est donc important de rappeler que lorsqu’une grossesse ne se passe pas bien et en particulier lorsque l’échographie montre des anomalies quel quelles soit, il est urgent d’obtenir des réponses précises, et de s’assurer que ces anomalies ne sont pas d’origine génétique en particulier.

Ceci afin d’en prendre toute la mesure et de préparer très en amont de l’accouchement toutes les stratégies de prise en charge précoce nécessaire.

La seule réponse valable est alors de s’adresser directement au service de génétique le plus proche, sachant que ces services n’existent le plus souvent que dans les grands hôpitaux publics.

Et à ce propos, je vous rappelle qu’il existe un site regroupant les services de génétique des Hôpitaux Centres de Référence des anomalies du Développement et syndromes malformatifs.

Vous y trouverez l’adresse du service le plus proche de chez vous, ainsi que le nom du médecin en charge de ce service.

L’adresse de ce site :www.feclad.org

 

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28 février 2011 1 28 /02 /février /2011 18:44

Le Parisien, La Croix
Marc Payet note en effet dans Le Parisien que Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, et Nora Berra, secrétaire d’Etat à la Santé, « annoncent aujourd’hui un plan de lutte contre les maladies rares ».
« Un peu d’espoir pour des malades longtemps oubliés par la recherche », remarque le journaliste.
Marc Payet relève que « l’enveloppe annoncée va être de 180 millions d’euros sur 4 ans », et cite « l’entourage » de Valérie Pécresse, qui précise : « La France a eu un rôle pionnier dans la recherche sur les maladies rares, elle entend maintenir son avance, et ce programme d’investissement d’avenir va être décisif ».
Le journaliste rappelle que « la recherche a permis récemment d’obtenir certains succès, qu’il faut confirmer, notamment sur l'adrénoleucodystrophie, maladie pouvant entraîner une atteinte neurologique, une démence et un décès. Deux enfants ont pu être traités par une thérapie génique ».
Marc Payet s’interroge toutefois : « Ce plan sera-t-il à la hauteur des enjeux ? ». Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’AFM, déclare que « cela va dans la bonne direction, mais ce n’est pas suffisant. Les besoins pour financer les maladies rares sont de 800 à 900 millions d’euros pour les 6 ans qui viennent ».
La responsable ajoute qu’« en plus des aides à la recherche, l’Etat doit financer davantage de structures de prise en charge des malades, notamment des établissements médico-éducatifs spécialisés, dont nous manquons cruellement ».
La Croix publie pour sa part un entretien avec Nora Berra, qui « dévoile les grandes lignes » de ce plan.
La secrétaire d’Etat note d’abord que « grâce au premier plan (2005-2008), la France a été le pays pionnier en Europe dans ce domaine. Avec ce deuxième plan (2011-2014), nous allons continuer à jouer un rôle moteur ».
Nora Berra précise que ce plan « comprend 47 mesures et est articulé autour de 3 axes forts : améliorer la qualité de la prise en charge des patients, développer la recherche et amplifier les coopérations européennes et internationales ».

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11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 11:17

J'ai assisté à la journée du séminaire Pierre Royer consacrée au DPI (diagnostic préimplantatoire) qui permet à des couples à risques d'éviter la naissance d'enfants atteints d'une maladie génétique connue, sans avoir recours au diagnostic prénatal, et à l'interruption médicale de grossesse le cas échéant.

Dans ce bulletin j'ai souhaité vous rapporter les expériences des médecins sur ce sujet sensible et souvent controversé.

Vous pouvez le télécharger en cliquant sur l'icone ci-dessous,

Bonne lecture.

 

bulletin mai 2010 bulletin mai 2010

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17 octobre 2009 6 17 /10 /octobre /2009 11:16

La deuxième partie de l’après midi du samedi était consacrée à différentes pathologies présentes chez nos enfants de manière assez régulière.

 

La première intervention d’Ann Schwillen de l’université de Leuven en Belgique portait sur les troubles du sommeil qui affectent la majorité des jeunes enfants VCFS.

Elle commence son intervention en rappelant que les jeunes enfants ont souvent des troubles de l’alimentation et du sommeil, mais que les troubles de l’alimentation se calment à l’âge scolaire alors que les troubles du sommeil perdurent bien plus longtemps.

Ces perturbations du sommeil peuvent conduire à de multiples problèmes de comportement qui affectent l’enfant et sa famille.

L’objectif de l’étude était de comparer le comportement du sommeil et les troubles qui l’accompagnent chez les enfants VCFS avec ceux de leurs frères et sœurs et de quantifier la gravité de ces troubles ainsi que la structure du sommeil.

Nous avons recruté 31 enfants VCFS (moyenne d’âge 10ans, de 4 à 14ans, 17 garçons et 14 filles) et leurs plus proches frères ou sœurs (même moyenne d’âge, 14 garçons et 17 filles)

Leurs parents ont rempli un questionnaire normalisé sur le sommeil de leurs enfants.

Ce questionnaire, CSHQ, est fréquemment utilisé dans les études concernant le sommeil des enfants, il a montré de bonnes propriétés psychométriques et a été validé.

Il comprend des éléments relatifs à un certain nombre de domaines clés conceptuels du sommeil.

Il est regroupé en huit sous-échelles reflétant :

1, la résistance au coucher

2, Les délais d’endormissement

3, La durée du sommeil

4, L’anxiété pendant le sommeil

5, Les réveils nocturnes

6, Les insomnies

7, Les troubles respiratoires du sommeil

8, La somnolence diurne

Des scores élevés sont révélateurs d’un sommeil perturbé

 

Résultats : La gravité des problèmes de sommeil dans le groupe VCFS a été signalée par les parents comme étant nettement plus élevée que dans la fratrie (score moyen 42,97 contre 36,55 pour le fratrie)

Les valeurs pour cinq des huit sous-échelles étaient significativement plus élevées :

-         la résistance au coucher

-         l’anxiété du sommeil

-         les réveils nocturnes

-         les insomnies

-         la somnolence diurne

Conclusions : Les parents confirment que les problèmes de sommeil sont nettement plus graves chez les enfants VCFS que chez leurs frères et sœurs, mais que cela apparaît de manière assez diverse.

Il parait nécessaire de poursuivre cette recherche et de la compléter par des examens cliniques détaillés.

 

La deuxième intervention est du Docteur Lapi, généticienne clinique dans le service de pédiatrie de l’Hôpital des enfants de Florence.

Elle nous parle de la densité osseuse et du métabolisme chez les patients VCFS.

Nous savons que l’hydroxylation de la vitamine D3 par le foie et ensuite par les reins permet l’absorption du calcium par la muqueuse intestinale. Les parathyroïdes, grâce à la production de PTH jouent le rôle de régulateur du calcium sérique et son assimilation par l’os.

Lorsqu’il y a trop de calcium sérique la PTH est inhibée.

La production de PTH suit un rythme circadien avec des pics et des creux.

La masse osseuse est fonction de :

-         facteurs intrinsèques : sexe, ethnie, environnement,…

-         facteurs extrinsèques : mode de vie, régime alimentaire, prise de médicaments

Le pic de masse osseuse se situe chez les adultes au environ de 30 ans, ensuite il y a recul de cette masse osseuse.

L’étude a portée sur 28 patients avec 22q11DS (âge moyen 15,4ans ; de 6,1 à 42,8ans)

Ils ont subi les analyses test DEXA

Les données obtenues ont été comparées en fonction de l’âge, du sexe et de l’indice de masse corporelle avec les sujets d’un groupe contrôle.

Conclusions :

Les sujets avec 22q11DS ont une réduction significative de la masse osseuse, inverse par rapport à leur âge. Ces patients présentent également des dommages de leur métabolisme osseux, les plus importants étant dans l’enfance.

Les causes de ces troubles peuvent être recherchés, tant dans le faible niveau de calcium que de PTH, probablement associé à une masse osseuse réduite, ce qui peut entraîner une réduction maximale de la masse corporelle avec un risque important de dommage de la masse osseuse dans la vie adulte.

C’est pourquoi nous suggérons une surveillance attentive de la masse osseuse et du métabolisme chez les patients 22q11DS, vous devrez éventuellement envisager un traitement médicamenteux et un régime alimentaire approprié pour améliorer le pic de masse corporelle chez ces patients.

 

La troisième intervention concerne la fonction thyroïdienne et la morphologie des sujets VCFS, elle est faite par Stefano Stagi de l’université de Florence.

Il nous explique qu’il y a aujourd’hui peu d’études sur la fonction thyroïdienne en particulier en ce qui concerne la morphologie de la thyroïde.

En outre, cette fonction peut être altérée par l’obésité, et puis par un certain nombre de facteurs extérieurs, tel la prise de certains médicaments, des troubles dus à des maladies auto-immunes, telle les troubles coeliaques, et encore le contexte familial en particulier héréditaire.

L’étude a porté sur 30 patients d’âge moyen 9,7 ans (1,5 à 43,9 ans).

Ont été étudiées les concentrations sériques T3 libres, T4 libres, TSH, thyroperoxidase, thyro 

Globulines et les anticorps TSHr, ainsi qu’un examen échographique.

Sur près de 50% des patients, nous avons constaté une hypoplasie de la thyroïde qui implique l’ensemble de la glande, en outre chez tous les patients le volume du lobe droit était réduit de manière significative.

71% des patients avec hypothyroïdie avaient une malformation cardiaque concomitante ce qui permet de penser qu’il y a une implication du gène TBX1.

Cette étude confirme la présence d’altérations de la fonction thyroïdienne dans le 22q11DS et confirme également une incidence élevée des anomalies morphologiques de la thyroïde chez ces sujets.

 

La quatrième intervention concerne l’alimentation et la croissance,

Elle est de Cristina Digilio de l’Hôpital des enfants de Rome.

Elle nous rappelle, tout d’abord, que 75% des très jeunes enfants ont des problèmes d’alimentation :

-         régurgitation nasale due aux problèmes vélo pharyngés

-         difficulté de déglutition due à l’hypotonie

-         difficulté de manger des aliments solides pour les mêmes raisons

-         difficulté de mâcher encore pour les mêmes raisons avec en plus souvent des problèmes dentaires

-         difficulté de boire (ils boivent par tout petites gorgées)

L’hypotonie est révélée souvent par le fait que la langue pointe entre les lèvres.

Dans la première année de vie, il peut être nécessaire de faire un examen gastro-oesophagien complet afin de détecter des disfonctionnements plus sévères, tels le reflux gastro-oesophagien ou l’anneau vasculaire déjà cité.

On peut constater également quelques cas de méga colons (moins de 5% des cas) ou de maladie coeliaque (moins de 2%).

Le poids des enfants à la naissance est assez normal (2,9kg pour les garçons et 2,7kg pour les filles), il croit faiblement pendant les premières années, du fait des difficultés évoquées plus haut, mais ce déficit pondéral se corrige par la suite lors de la croissance avec même une certaine tendance à l’obésité à l’adolescence.

La taille des enfants est souvent petite, mais là encore, dans la plupart des cas, elle redevient conforme à celle des parents à l’adolescence. A l’âge de 10 ans le retard de croissance peut être évalué de 4 à 6 mois.

Dans de rare cas il peut exister un déficit en hormone de croissance

En présence d’une croissance lente il peut être envisagé un examen radio du poignet pour mesure l’âge osseux.

Chez les patients avec une stature inférieure de 3 centiles, il est indiqué de faire le dosage de la somatomédine C qui fournit une indication pour la prescription de l’hormone de croissance.

 

Robert J. Shprintzen qui intervient ensuite sur le même sujet souligne que la courbe de croissance des enfants VCFS est différente de celle de la population générale et que la fondation va publier une courbe de croissance spécifique à ces enfants basée sur le suivi de 1212 personnes VCFS et plus de 9000 mesures de poids et 10000 mesures de taille.

Il rappelle qu’il faut être très attentif à ne pas gaver ces enfants, du fait de leur croissance lente, afin d’éviter l’apparition d’autres pathologies désastreuses.

 

La dernière intervention du Docteur Ruga de l’université de Padoue concerne les anomalies cardiaques, la durée de l’hospitalisation à la suite de la chirurgie et les risques de complications.

Ont été examinés, les dossiers de 40 enfants avec délétion 22q11, 35 présentaient des anomalies cardiaques (87,5%) dont 18 avaient une tétralogie de Fallot + atrésie pulmonaire (51%), 9 une interruption de l’arc aortique+anomalie du septum ventriculaire (25,7%), 5 le tronc artériel commun (14,9%) et 3 d’autres anomalies.

Le groupe témoin comprenait 33 enfants avec des anomalies cardiaques comparables mais sans microdélétion 22q11.

La période post-opératoire a été d’une durée comparable entre les deux groupes, nous n’avons pas relevé de différence significative.

Les enfants VCFS souffrant souvent d’anomalies extra-cardiaques, nous avons également voulu comparer les risques de complication post-opératoires (infection, septicémie, épanchement pleural, etc.)

Nous n’avons pas non plus constaté de différence significative entre le groupe VCFS et le groupe témoin.

Des études sur de plus vastes échantillons sont nécessaires pour confirmer ces résultats préliminaires.

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29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 19:31

La deuxième partie de la matinée de samedi comprenait trois interventions tentant d’établir un lien entre la neuro anatomie du cerveau des individus VFCS et les comportements souvent constatés.

La première de ces interventions de Loana Coman du département psychiatrie et sciences du comportement de l’université de Syracuse USA parlait du traitement des émotions chez les adolescents observés à l’aide de l’IRM fonctionnelle.

Elle nous présente son étude :

Nous connaissons les difficultés d’interprétation des expressions faciales et du traitement des stimuli émotionnels chez les VCFS, mais nous avons peu de connaissances des réseaux neuronaux impliqués dans la perception de l’émotion chez ces personnes.

Nous avons fait une étude comparative entre 10 sujets VCFS et leur frères et sœurs grâce à l’IRMf.

La conclusion de cette étude est que face à des stimuli désagréables les individus VCFS semblent réprimer les circuits d’analyse des émotions et que, en outre, les circuits qui sous-tendent la capacité de médiation des stimuli émotionnels par la parole sont perturbés chez ces personnes.

 

La deuxième intervention de Wendy R. Kates, USA portait sur l’étude des modifications de la surface corticale et de l’épaisseur corticale chez un échantillon de jeunes VCFS afin de rapprocher la morphologie du cortex de la sévérité des symptômes psychiatriques.

L’échantillon comprenait 64 jeunes de 9 à 15ans au temps T1 et de 12 à 18ans au temps T2.

L’échantillon comprenait 41 jeunes avec VCFS et 23 contrôles.

Très peu de différences entre les groupes ont été observées au temps T1.

Par contre nous avons observés, au fil du temps, des changements dans l’épaisseur corticale.

Les jeunes avec VCFS ont présentés une épaisseur corticale en baisse pour les lobes temporaux, frontaux et pariétaux.

Enfin nous avons relevé une corrélation forte entre les réductions d’épaisseur corticale frontale et temporale et l’apparition de troubles psychiatriques chez les sujets VCFS.

Ces résultats suggèrent que l’épaisseur corticale des jeunes VCFS baisse dans le temps et bien que la signification clinique de ces diminutions ne soit pas claire aujourd’hui, les données recueillies indiquent que les anomalies anatomiques constatées sont prédictives de la vulnérabilité des jeunes VCFS vis-à-vis des troubles psychiatriques.

 

La troisième intervention de Eileen Marrinan (USA) concerne une étude en cours qui tend à établir les corrélats neuro-anatomiques possibles entre les fonctions langagières et les fonctions cognitives chez les sujets VCFS.

82 sujets VCFS ont subit une analyse linguistique globale, y compris concernant l'insuffisance vélopharyngée, ils ont également reçu une batterie de tests neuropsychologiques.

Les données recueillies seront analysées, afin de connaitre l'incidence des variations de volume du cerveau avec l'intelligibilté du discours et les performances cognitives du langage.

 

 

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20 septembre 2009 7 20 /09 /septembre /2009 11:58

La première partie de la matinée de samedi était consacrée à l’importance du regard dans la capacité que nous avons à créer et entretenir des relations avec les autres.

Les trois premières interventions émanent de l’équipe du Professeur Stephan Eliez à Genève.

Tout d’abord, Anne Giersch nous parle de la capacité ou plutôt de la difficulté qu’on les enfants, adolescents et les adultes 22q11 à discriminer des formes particulières incluses dans des structures globales.

Une étude est menée avec 35 personnes atteintes du VCFS et 41 contrôles, il s’agit de comparer les capacités de discrimination entre des formes particulières (petites croix ou x) organisées en forme de carré ou de losange.

Les résultats de cette étude démontrent que les difficultés des personnes VCFS sont probablement liées à une altération des capacités visuo-spatiales nécessaire pour vérifier la forme des éléments locaux intégrés dans une structure globale.

Les résultats actuels montrent l’impact des déficiences visuo-spatiales sur la fonction de discrimination, même lorsque les configurations sont largement espacées.

L’information visuelle est généralement surchargée dans la vie quotidienne, ce qui implique l’étude des difficultés visuelles dans le traitement du syndrome.

Ces résultats ont des implications importantes pour d’autres domaines cognitifs dans le VCFS et en particulier pour les apprentissages scolaires.

Nous examinerons les possibilités d’adaptation du matériel scolaire.

La deuxième intervention de Marie-Christine Ottet poursuit l’hypothèse présentée précédemment et mettant en cause les déficits visuo-spatiaux dans patients VCFS, y compris des déficiences de l’attention visuo-spatiale et de la mémoire à court terme.

L’utilisation de la machine « eye-tracking » permet de suivre le regard des personnes placées devant un écran de télévision et devant observer des images qui sont projetées.

41 personnes VCFS (âgés de 8-24ans, 18M et 23F) participent, ainsi que 38 contrôles (9-24ans, 20M et 18F) ont participé à des tests de rétention visuelle pour le suivi des yeux.

Les participants ont examinés chacun 10 images géométriques pendant 10s, chaque image a ensuite été suivie par un choix multiple de diapos contenant l’image originale et trois choix semblables.

Globalement les personnes ayant le VCFS ont bien moins réussies et fixées moins longtemps au cours de leur exploration d’images.

En outre certaines régions restent moins explorées, en particulier les figures périphériques.

Alors que les déficiences visuo-spatiales sont souvent mentionnées en relation avec le 22q11DS, l’étude en cours montre les modifications d’exploration spontanée des images complexes géométriques par les personnes touchées, qui semblent être liées à des difficultés dans l’attention d’engagement (Simon et al, 2005)

Ces observations fournissent des mécanismes concrets pour l’amélioration visuelle de reconnaissance détaillée chez les individus atteints.

La troisième intervention est faite par Bronwin Glaser que beaucoup d’entre nous connaissent bien, elle est intitulée « une fenêtre sur l’âme, attention aux yeux dans le VCFS ».

Pour mémoire, j’ajoute que Bronwin attend un heureux événement pour le mois de septembre, souhaitons donc à la future maman et à son bébé tous nos vœux de bonheur.

Question : Comment les enfants VCFS regardent les yeux de leurs interlocuteurs ?

C’est très important parce que cela fait fonctionner d’autres régions du cerveau, et regarder les yeux de son interlocuteur permet d’identifier la personne et active des régions du cerveau qui nous permettent d’interagir avec les gens, ce sont les interactions sociales. L’expression de la bouche a également une certaine importance.

L’utilisation de la machine eye-tracking permet, la encore, de comparer le regard des personnes VCFS avec des personnes contrôles en leur présentant des visages dont les traits ont changés ou dont la configuration générale du visage a changée, cette étude nous a été présentée précédemment à Genève.

Les personnes contrôles passent 80% de leur temps de scrutation sur les yeux et leur déplacement oculaire forme un triangle allant des yeux à la bouche, alors que pour les VCFS, leur scrutation est beaucoup plus diffuse et leur regard se porte souvent sur le bas du visage et donc sur la bouche, on ne retrouve pas le schéma triangulaire d’exploration des personnes contrôles.

On constate également que lorsque l’anxiété des enfants croit, ils ont du mal à regarder dans les yeux.

Cela a conduit à la mise en place expérimentale d’une étude de remédiation afin de modifier l’exploration des visages par les personnes VCFS.

Ce programme se déroule de la manière suivante :

Une première évaluation de la personne est faite à l’instant T1,

Ensuite, pendant 12 semaines la personne va faire des exercices de reconnaissance de visages

A l’issue de ces 12 semaines, une nouvelle évaluation est conduite, instant T2

Une nouvelle période de 12 semaines est respectée, pendant laquelle la personne ne fait aucun exercice particulier et à l’issue de cette deuxième période, une nouvelle évaluation est conduite, instant T3, afin de voir si les progrès constatés à la deuxième évaluation se sont maintenus et dans quelle proportion.

Nous en sommes actuellement au dépouillement de l’étude à l’instant T2 et nous avons constaté une amélioration des capacités des enfants.

Ajoutons

La dernière intervention de K. McCabe, qui a travaillé en Angleterre d’abord et maintenant en Australie commence par une réflexion de l’intervenante, disant qu’elle aurait du parler avant Bronwin car celle-ci vient de donner certaines réponses à ces interrogations.

Elle commence par décrire les difficultés des personnes VCFS,

Ils souffrent d’immaturité sociale, ils ne trouvent pas les bons outils sociaux, ils ont des difficultés à s’entendre avec leurs pairs, ils sont très introspectifs, très retirés, ils souffrent d’isolement social à l’adolescence et à l’âge adulte.

Ils ont des problèmes d’humeur et d’angoisse, des difficultés de langage souvent et ils ont également un problème avec leur visage qui ne montre par leurs émotions comme les personnes non atteintes, ils ont donc des déficits important au niveau de l’interaction sociale.

Cette étude est importante parce qu’il est suggéré que des symptômes psychotiques peuvent survenir lorsque les personnes atteintes de schizophrénie ne parviennent pas à maintenir leur propre représentation, or les personnes atteintes de VCFS constitue le troisième plus grand facteur de risque connu de la schizophrénie.

Cette étude visent à identifier les éléments cognitifs qui sous-tendent les problèmes sociaux observés dans le VCFS et nous avons utilisé Eyelink 1000 pour étudier la cognition sociale chez les sujets VCFS.

Les résultats montrent les différences entre les VCFS et les autres personnes, Les sujets VCFS passent beaucoup plus de temps sur l’observation de la bouche et beaucoup moins sur les yeux et ils sont moins précis dans l’identification des émotions faciales que le groupe contrôle, cela a un impact sur leur habilités sociales.

 

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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 08:35

Les interventions concernant le chirurgie vélo pharyngée ont été plutôt consensuelles,

On était loin de l’empoignade du congrès de Strasbourg entre le Professeur Pellerin qui militait pour la sphinctéroplastie latérale dynamique (type Orticochéa) moins traumatisante que le lambeau postérieur, le Professeur Debré qui insistait pour affirmer que la seule réponse possible à l’insuffisance vélo pharyngée des enfants Di George était l’injection de graisse et la chirurgienne genevoise tout comme Sherard A. Tatum de Syracuse qui ont décrit leurs interventions en utilisant le lambeau pharyngé postérieur.

L’intervention du Professeur Garabédian de l’Hôpital Trousseau était plus prudente, il n’avait pas pris position pour l’une ou l’autre de ces techniques, insistant sur la nécessité d’une bonne rééducation orthophonique préalable et un examen détaillé de la situation anatomique et verbal du patient.

Il m’avait d’ailleurs dit, en aparté, qu’il pratiquait ces différents types d’interventions en fonction des besoins réels des patients.

Cette fois ci, les différents intervenant ont parlé des avantages et inconvénients de ces différentes techniques.

L’un des problèmes majeurs de nos enfants est leur hypotonie et en particulier le manque de mobilité des murs pharyngés latéraux et la faiblesse des muscles naso pharyngés chargés de tirer le voile vers le haut et l’arrière afin de fermer le sphincter pharyngé.

Dans ce cas d’hypotonie importante résiduelle, malgré la rééducation orthophonique dont l’un des buts est précisément de la combattre, la sphinctéroplastie dynamique latérale ne peut pas fonctionner parce que les mouvements du sphincter reconstruit sont insuffisants. 

Par ailleurs, Tatum nous rappelle, ce qu’il avait déjà fait à Strasbourg que la position du crâne des patients VCFS a subit une rotation par rapport à sa base et que de ce fait le pharynx est plus profond que d’ordinaire chez ces sujets, la béance naso pharyngée est trop grande, ce qui doit être pris en compte dans la chirurgie.

Nous parlant de la technique du lambeau postérieur qu’il pratique depuis de nombreuses années, il nous précise que le lambeau long et relativement bas tel qu’il le pratiquait autrefois avec l’inconvénient de nécessiter une suture latérale de la paroi arrière du pharynx, ce qui provoquait le rétrécissement du pharynx et des risques d’obstruction.

La technique mise au point et utilisée actuellement consiste donc à réaliser un lambeau très large, court et très haut, au dessus du voile, ce qui permet de recréer un sphincter qui fonctionne mieux. De plus, la suture nécessaire pour fermer la plaie sous le lambeau est courte et peut être réalisée verticalement, ce qui élimine les risques d’obstruction.

Préalablement à cette intervention, les amygdales et les végétations adénoïdes sont retirées afin de donner le plus de mobilité possible aux tissus pharyngés et on attend que la cicatrisation de ces interventions préalables soit parfaite et qu’on dispose de tissus pharyngés de bonne qualité.

L’évaluation de la dimension et de la place exacte du lambeau doit être faite préalablement, après fluoroscopie.

Bien entendu l’évaluation globale des besoins est faite grâce à une naso pharyngoscopie et aussi une bonne évaluation langagière.

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