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1 juillet 2008 2 01 /07 /juillet /2008 23:33

Le mail que j’ai reçu, il y a une quinzaine de jours, d’une maman de la Guadeloupe, me parlant de son fils qui, à 8 ans, a un retard de langage important et de gros problèmes de mastication m’incite à vous parlez, à nouveau de l’oralité.

 

J’avais déjà développé ce thème dans notre bulletin d’octobre 2007, mais je pense qu’il n’est pas inutile de revenir dessus, d’autant que cette problématique est encore peu connue de tous, y compris des professionnels concernés que sont les orthophonistes et les services ORL.

J’ai néanmoins appris que des formations se mettaient en place sur ce thème particulier qui mérite d’être particulièrement développé compte tenu de son retentissement sur le développement des enfants.

 

Que signifie « oralité », en fait tout ce qui concerne la bouche et ses différentes fonctions : succion, respiration, alimentation (mastication en particulier), déglutition (problème des fausses routes), vocalise, langage, communication, perceptions sensorielles (gustatives, olfactives, stimuli neuro-hormonaux).

 

Ces différentes fonctions peuvent être altérées, plus ou moins, et doivent être prises en charge de manière extrêmement précoce pour permettre le développement harmonieux de l’enfant.

On nous expliquait bien, dans les communications faites par nos spécialistes pédiatres, qu’une prise en charge orthophonique, dès l’âge de six mois, était nécessaire, sans nous expliquer le pourquoi de cette prise en charge,

 

Et lorsque nous nous adressions à une orthophoniste, on nous répondait, la plupart du temps, qu’il n’y avait rien à faire tant que l’enfant ne parlait pas.

Parce que, malheureusement, la plupart des orthophonistes n’ont pas de formation suffisante sur ce thème et ne le pratique pas, faute de temps peut-être.

J’ai eu la chance d’être invitée à participer à une formation d’orthophoniste sur ce thème en Alsace et j’ai alors découvert les enjeux concernés.

 

A la suite de cette formation, je me suis adressée aux instances syndicales régionales de la profession afin de connaître les personnes spécialisées dans cette pratique, sans succès puisqu’il m’a été dit que toute orthophoniste est en mesure de travailler sur l’oralité et que les instances professionnelles se refusent à donner des noms de personnes plus spécialisées suivant leur domaine d’intervention.

 

Or, les domaines d’intervention de l’orthophonie sont très vastes et il est évidemment impossible d’être performant sur tout,

Il serait donc particulièrement souhaitable que cette omerta sur la spécialisation du métier d’orthophoniste soit levée et que chacun puisse facilement connaître la spécialité des uns et des autres, sans être obligé de passer des dizaines de coups de téléphone et des visites inutiles, coûteuses et improductives qui aboutissent à des situations d’abandon préjudiciables aux enfants concernés, comme je le constate trop souvent.

 

En tout état de cause, Maman et Papa de très jeunes enfants, bébés de quelques semaines ou mois, si vous constatez des difficultés d’alimentation (difficultés à téter, reflux, etc.), si votre enfant bouge peu, trop calme (visage figé, peu de cris, etc.) en clair s’il est différent des bébés des amies, les professionnels parlent d’hypotonie, réagissez sans attendre et surtout ne dites pas, j’ai de la chance, il ne braille pas sans arrêt.

Parlez en à votre pédiatre, bien sur et pensez à chercher un ou une orthophoniste qui pratique l’oralité chez les tous petits, en insistant bien sur le besoin particulier de votre enfant.

En fait, le travail de l’orthophoniste va commencer par des manipulations sur le visage et la bouche, afin de stimuler les muscles et les nerfs et vous serez appelés à collaborer comme dans tout travail d’orthophonie en provoquant vous même des réactions de votre enfant avec des mimiques, des sourires, des paroles qui vont également stimuler tous les sens de votre enfant et provoquer des réactions.

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’oralité, je vous invite à lire la transcription de l’intervention du Professeur Véronique Abadie au congrès de médecine fœtale de Morzine en 2007.

Il s’agit d’une communication faite à des médecins qui va vous paraître un peu compliquée, peut-être, mais elle a pour mérite de bien décrire l’importance du problème et la nécessité absolue de bien le prendre en compte.

 Ciquez sur le lien ci-dessous pour télécharger ce texte

V-ronique-ABADIE-P-diatrie-g-n-rale.pdf V-ronique-ABADIE-P-diatrie-g-n-rale.pdf

 

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commentaires

R
Le problème des fausse-routes est sans doute celui qui est le plus handicappant au quotidien pour mon enfant. Agé de 7 ans, il ne peut quasiment  s'alimenter sans surveillance et cela me pose de gros problèmes à la cantine car j'ai régulièrement du mal à trouver et à garder une personne chargée d'effectuer ce travail. N'ayant pas droit à l'AVS malgré de nombreux appels, je n'ai pas d'autres solutions que de recruter du personnel souvent inexpérimenté.D'après un bilan effectué récemment à Toulouse, la seule solution pour arriver à régler ce problème serait une bonne prise en charge de l'oralité, du fait d'une appraxie linguale + hypothonie faciale, ce qui n'est pas vraiment le cas pour lui aujourd'hui.Quels espoirs la science peut-elle nous apporter dans ce domaine à court ou moyen terme ?egg
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