Les exposés des intervenants de la première partie du vendredi matin concernaient les prises en charge médicales misent en place dans différents pays.
Nous avons d’abord eu les interventions successives de l’université de Turin associée au département génétique de celle de Pavie qui portait sur 182 patients (de 3jours à 35ans) au cours de la période 1997-2008.
48 de ces patients présentaient une délétion 22q11, dont 2 cas de délétions atypiques, nécessitant une recherche avec la technique CGH array. 77% des patients avaient des problèmes cardiaques.
Tous présentaient une dysmorphie faciale caractéristique
Différents troubles ont été observés, difficultés de développement dans l’enfance, obésité à l’adolescence, thrombocytopénie auto immune sévère, dépression majeure et troubles schizophréniques.
Dans les cas atypiques non caractérisés par les sondes Fish en 22q11 et 10p14, des analyses supplémentaires doivent être effectuées, surtout si ces patients présentent le phénotype clinique caractéristique de la délétion.
La deuxième intervention concernait une étude multicentrique réalisée dans le cadre du réseau italien pour les déficits immunitaires primitifs (14 centres). 154 patients ont été étudiés (de 4mois à 37ans)
80% des patients ont été détectés avant l’âge de 2ans, principalement pour des problèmes cardiaques et de l’hypocalcémie néonatale.
Des infections récurrentes et des manifestations auto-immunes étaient présentes dans respectivement 60% et 20% des cas.
Le retard de langage est souvent constaté et pourrait être lié à des altérations neurologiques ou des problèmes auditifs.
On retrouve des problèmes immunologiques dont un petit pourcentage d’immunodéficience sévère, ainsi que des troubles humoraux chez certains patients. Des maladies auto-immunes ont été observées chez 24 patients.
Des études prospectives pourraient contribuer à identifier les paramètres immunologiques qui
influent sur le développement d’infections et de maladies auto-immunes.
En conclusion, les patients ne présentant pas de problème cardiaque, ni de graves symptômes typiques sont diagnostiqués avec retard.
Le protocole mis en place par notre équipe pourrait permettre aux pédiatres et autres spécialistes un diagnostic plus rapide et plus fiable favorisant une prise en charge correcte de ces patients.
Et de plus le large spectre clinique constaté dans ce syndrome devrait favoriser la mise en place d’équipes interdisciplinaires d’experts pour le suivi à long terme et l’apport de soins optima à ces patients.
La troisième intervention était celle du Professeur Sarda sur sa cohorte de 75 patients que nous connaissons bien déjà et que je ne vous rapporterai pas en détail, puisque vous l’ avez déjà reçu avec le compte rendu du séminaire Pierre Royer.
Il faut tout de même noter que la description des pathologies possibles, présentes dans le syndrome, était plus détaillée, sans doute du fait de l’ancienneté de son implication pour la micro délétion 22q11.J’ai également noté qu’il faisait état de 10% de patients concernés par une maladie auto-immune non résolue, il y a sans doute là matière à recherche puisque ces maladies auto-immunes ont été également mentionnées par les autres intervenants.
Nous avons ensuite eu l’intervention d’une équipe du Chili qui nous a expliquée que si le Chili comptait 16millions d’habitants, la moitié de cette population vivait à Santiago la capitale.
Les tests sur le syndrome ont débuté en 1998 seulement avec de grosses difficultés pour détecter les patients sur l’ensemble du territoire. Des groupes de soutien aux parents ont été mis en place en particulier pour travailler sur les problèmes d’éducation.
Cette intervention m’a rappelé le mail que j’ai reçu d’un technicien de laboratoire du Maroc m’expliquant qu’il venait de mettre en service la technologie Fish à Rabat, c’était il y a quelques semaine seulement.
Enfin, une orthophoniste japonaise nous a fait le point de la recherche clinique, plus particulièrement en ce qui concerne le traitement des fentes palatines et l’insuffisance vélopharyngée, au Japon, à Nagoya plus précisément.
Les dates d’intervention sont retardées par rapport aux nôtres, mais il est probable que cela tient tant à des caractéristiques sociales que langagières très différentes.
Pour terminer, le débat avec la salle a permis au Professeur Sarda de rappeler que les enfants devaient être vaccinés sauf en cas de déficience immunitaire sévère soit 5% des cas, mais que l’efficacité de la vaccination n’était pas toujours parfaite, sans qu’on en connaisse la cause précise.