Je me suis rendue à la réunion organisée par le CREAI Rhône-Alpes, mercredi dernier, 23 mars.
Je vais m’efforcer de vous relater les points les plus importants de cette journée intitulée : Handicap et Scolarité.
La réunion a débuté par l’intervention de Mr Claude Volkmar, Directeur général du CREAI Rhône-Alpes, qui s’est félicité de l’assistance très nombreuse et donc de la capacité de son organisation à mobiliser, il nous rappelle également que la prise en charge des élèves en situation de handicap nécessite la mutualisation des moyens entre les différents intervenants, scolaires et médico-sociaux et qu’il va donc falloir décloisonner les structures actuelles afin d’obtenir un fonctionnement harmonieux au profit des enfants.
Il passe ensuite la parole à la représentante de Mr Morin directeur général de l’ARS Rhône-Alpes.
Rappelons que les Agences Régionales de Santé ont pour mission de rationaliser et de coordonner l’offre de soins de santé en France et pour ce faire regroupe l’ensemble des dispositifs administratifs qui géraient auparavant les différents secteurs de la santé.
Elles sont donc aujourd’hui impliquées dans les dispositifs médico-sociaux gérant les personnes handicapées, enfants et adultes.
Madame la représentante de l’ARS nous rappelle que, si des progrès ont été accomplis depuis l’instauration de la loi du 11 février 2005, il reste beaucoup à faire pour accorder mieux les besoins de chaque élève avec son parcours de vie.
Il y a actuellement environ 20 000 enfants handicapés en milieu ordinaire mais il y a encore trop d’inégalités et de rupture qui marque le parcours de ces enfants et sont source d’inquiétude pour les parents.
L’enjeu de demain, c’est comprendre comment chaque métier, avec ses compétences particulières, peut s’organiser autour de l’enfant.
L’ARS a mis en place une commission de coordination des politiques publiques en charge de l’accompagnement des personnes handicapées et des personnes âgées, elle réunit l’ensemble des intervenants institutionnels. Cette commission devra identifier les champs d’action de chacun.
Que cette course d’obstacle devienne un parcours, un chemin parfaitement identifié, je pense que les esprits sont près, évidemment, il faut le temps et la capacité à provoquer ce changement, les objectifs en vaudront la peine.
Tous les enfants doivent avoir accès au milieu ordinaire et le recours à des filières, dites spécialisées, doit être complémentaire.
Suite à l’intervention de la représentante de l’ARS, les représentants des académies de Lyon et de Grenoble, confirmeront la volonté commune d’améliorer les parcours de scolarisation des élèves en situation de handicap et témoignent de la nécessité d’un changement de regard.
Puis, Eliane Corbet, directrice technique du CREAI, dans une très longue intervention, nous décrit les pistes à suivre pour changer le regard et améliorer les parcours de scolarisation :
Passage d’une approche médicale à une approche environnementale,
Elle mettra en avant les termes d’accessibilité et de compensation, d’adaptation, de flexibilité, d’approche individuelle et d’approche sociale, d’inclusion du médico-social à l’école.
Suivront deux interventions importantes,
La première de Hervé Benoit, formateur à l’INS HEA, tente de décrire les nouvelles approches qui doivent être mises en œuvre :
Depuis la loi de 2005, nous sommes passés d’un système cloisonné à un système unifié d’éducation,
Il met en opposition l’accessibilité pédagogique à la simple accessibilité scolaire,
Comment personnaliser l’action pédagogique pour la rendre accessible à chaque élève avec son profil particulier.
Il faut établir un équilibre entre l’accessibilité qui est collective et la compensation du handicap qui doit être individuelle,
Comment mettre en œuvre cette accessibilité pédagogique, dans la classe, afin de lever un obstacle rencontré par le handicap ?
Il s’adresse alors aux enseignants afin de leur donner quelques pistes de travail leur permettant de contourner ces différentes difficultés.
L’intervention de David Rodrigues, Professeur d’université, Institut Piaget, Almada (Portugal) est toute différente, beaucoup plus intuitive et détendue,
Il nous explique qu’il faut plier les genoux pour parler à un enfant et être ainsi à sa hauteur.
Il fait rire la salle à de nombreuses reprises avec ses jeux de mots mettant en exergue ses difficultés avec la langue française, alors qu’il la maîtrise parfaitement.
Son discours est illustré de situations pratiques et de réflexions de bon sens.
Si vous souhaitez en savoir plus sur Jean Piaget, psychologue suisse spécialiste des enfants, vous pouvez consulter les nombreux sites qui décrivent son œuvre et ses théories.
L’après midi débute par les ateliers et je participe à celui consacré au PPS (projet personnalisé de scolarisation),
Face à la salle, 3 interlocuteurs se présentent :
- Le responsable secteur enfance de la MDPH de la Drôme
- Une enseignante référente de l’inspection académique du Rhône
- La Vice-présidente d’Autisme Rhône
Ce qu’il faut en retenir, c’est que malgré une loi et des décrets d’application nationaux, les départements interprètent de manière différente l’application des textes en fonction des particularités locales.
En pratique, dès l’apparition de difficultés scolaires, les parents doivent se rapprocher de l’équipe éducative et constituer un dossier MDPH accompagné de tous les éléments permettant d’évaluer les besoins de l’enfant (certificat médical récent, évaluation orthophoniste, psychologue, etc.)
La CDA (commission des droits et de l’autonomie) qui statue sur le dossier, étudié par l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH, fait des propositions et les parents peuvent, s’ils ne sont pas satisfaits, demander à participer à la CDA, bien que, dans la pratique et devant le nombre important de demandes, il soit souvent difficile d’obtenir ce qui est pourtant précisé dans la Loi.
En tout état de cause le PPS proposé par la CDA ne peut être imposé aux parents.
A noter que le référent de scolarité n’intervient qu’après le dépôt du dossier à la MDPH,
Qu’il suivra ensuite l’évolution de l’enfant tout au long de sa scolarité et que toute demande de modification du PPS passe par lui.
Le PPS est valide jusqu’à l’âge de 20 ans de l’enfant.
Pour en savoir plus :
www.creai-ra.com/documents/publications/CREAI2010_OUTILS_pps.pdf
La journée se termine par l’intervention de Gérard Guillot, Professeur de Philosophie de l’éducation, IUFM-UCB Lyon 1, intitulée :
Un autre regard : Handicap et apprentissages : du besoin au désir
Qu’il ne m’est pas possible de vous résumer.
Conclusion de cette journée enrichissante par Claude Volkmar, Directeur général du CREAI Rhône-Alpes.
Je dois ajouter que cette réunion a été, pour moi, l’occasion de plusieurs échanges intéressants, avec une enseignante référente, un responsable administratif de l’ADAPEI du Rhône et d’autres.